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Mots-clés : satellites, Lepidodinium chlorophorum
Le vendredi 04 juillet 2014

Quand le ciel voit les blooms

Cet été, la cellule Télédétection du laboratoire Pelagos (Ifremer) assurera avec le Laboratoire Environnement Ressources Morbihan – Pays de la Loire (LER MPL, Ifremer) une surveillance des efflorescences de Lepidodinium chlorophorum aussi fine que possible sur les côtes du sud de la Bretagne.

La zone côtière située entre Quiberon et l’Île de Noirmoutier bénéficie d’un flux important de nutriments apportés du continent par la Vilaine et la Loire. Ces apports, lorsqu’ils sont accompagnés de certaines conditions physico-chimiques et météorologiques, rendent ce secteur propice aux efflorescences de phytoplancton. En 2013, quatre des cinq observations Phenomer de blooms de Lepidodinium chlorophorum ont été faites dans une zone située entre La Turballe et Pornichet.

Même si elle n’est pas toxique, Lepidodinium chlorophorum peut être considérée comme nuisible ; en effet, comme toutes les microalgues, elle peut provoquer une anoxie du milieu lorsqu’elle atteint une certaine concentration.

L’observation par satellite est importante pour mieux comprendre et suivre ces blooms. Certaines efflorescences sont en effet visibles de l’espace, en particulier lorsque les cellules en forte concentration colorent les eaux de surface. C’est le cas du Lepidodinium chlorophorum à l’origine d’eaux vert-fluo, notamment l’été en sud Bretagne mais parfois jusqu’à début octobre.

La cellule Télédétection du laboratoire Pelagos a mis au point une nouvelle méthode de détection automatique de Lepidodinium chlorophorum grâce aux satellites. Cette méthode fonctionne par détection de la chlorophylle présente dans les cellules des microalgues comme Lepidodinium chlorophorum (mais ce n’est pas la seule !) qui se nourrissent par photosynthèse.

Illustration du 28 août 2013 : A gauche, l’image présente la concentration en chlorophylle (indicateur de la biomasse du phytoplancton) en Manche et Atlantique, à droite un zoom montre en vert les pixels (résolution de 1 km environ) où le Lepidodinium chlorophorum est présent.

Les petites efflorescences ou celles très proches de la côte sont encore difficiles à détecter grâce à la méthode satellite. C’est pourquoi au cours de l’été 2014, l’équipe travaillera en collaboration avec le LER MPL pour effectuer  un suivi quotidien de la zone en lien avec le réseau de surveillance du phytoplancton REPHY. Cela permettra de calibrer et d’affiner les observations d’espèces par satellite.

Alors cet été, si vous naviguez ou vous baladez sur les côtes de sud Bretagne et observez ce qui ressemble à des efflorescences de phytoplancton, n’oubliez pas de les signaler à Phenomer. Certaines données pourront être transmises à ces équipes, et les aider dans leurs travaux !